La souveraineté alimentaire au Burkina Faso n’est pas seulement un idéal, mais une nécessité impérieuse, et le pays est en train de prendre des mesures audacieuses pour y parvenir. L’annonce récente d’une stratégie agricole pour le Burkina Faso, baptisée « Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 », est un témoignage de cet engagement. Avec un investissement prévu de 592 milliards de francs CFA (environ 981 millions $), cette initiative vise à transformer le paysage agricole du Burkina Faso, en mettant l’accent sur la production, l’emploi et, surtout, la souveraineté alimentaire.
La souveraineté alimentaire Burkina Faso est un concept qui va au-delà de la simple production de nourriture. Il s’agit de garantir que chaque Burkinabé ait accès à une nourriture saine, nutritive et produite localement. Cela signifie également réduire la dépendance aux importations et renforcer les chaînes d’approvisionnement locales. La nouvelle stratégie agricole Burkina Faso est conçue pour répondre à ces défis. L’investissement agropastoral en Afrique est crucial pour le développement économique et social. L’agriculture est le pilier de nombreuses économies africaines, et le Burkina Faso ne fait pas exception. Environ 73 % de la population active du pays travaille dans le secteur agricole, contribuant à hauteur de 20 % au PIB. L’importance de l’agriculture pour l’économie et la société burkinabé ne peut être sous-estimée. L’offensive agropastorale 2023-2025 est une initiative qui reconnaît cette importance. En ciblant huit filières agricoles clés, telles que le riz, le maïs, la pomme de terre, le blé, le poisson, le bétail, la volaille et la mangue, le Burkina Faso espère non seulement augmenter la production, mais aussi diversifier son économie agricole. Cette diversification est essentielle pour renforcer la résilience du pays face aux chocs extérieurs, qu’il s’agisse de changements climatiques, de fluctuations des prix mondiaux ou de crises économiques.
Un autre aspect crucial de cette stratégie est la création d’emplois qui est également au cœur de cette initiative. Le gouvernement prévoit la création d’au moins 100 000 emplois dans le secteur agropastoral. Ces emplois bénéficieront non seulement aux jeunes et aux femmes, mais aussi aux personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux volontaires pour la défense de la patrie. En créant des emplois, le Burkina Faso espère non seulement stimuler son économie, mais aussi renforcer la cohésion sociale et la stabilité.
Il convient enfin de noter l’importance de la collaboration entre le secteur public et le secteur privé qui est un élément essentiel pour le succès de toute initiative de grande envergure, et la stratégie agricole du Burkina Faso ne fait pas exception. Cette synergie est d’autant plus cruciale dans le contexte actuel où les défis économiques, environnementaux et sociaux exigent des solutions innovantes et intégrées. L’implication significative du secteur privé dans le financement de cette initiative, à hauteur de plus de 50%, est un indicateur fort de l’importance accordée à cette collaboration. C’est une reconnaissance mutuelle de la valeur que chaque secteur peut apporter. Le secteur public, avec sa capacité à établir des politiques, des réglementations et des infrastructures, et le secteur privé, avec son agilité, son expertise et ses ressources financières, peuvent ensemble réaliser des projets d’une envergure et d’une efficacité sans précédent.
La confiance du gouvernement dans le secteur privé comme partenaire clé est également un signe de la maturité et de la robustesse du paysage entrepreneurial du Burkina Faso. Cela montre que le gouvernement reconnaît et valorise la capacité du secteur privé à innover, à investir et à mettre en œuvre des solutions efficaces sur le terrain. Cette collaboration est également un moyen pour le gouvernement de tirer parti des meilleures pratiques, des technologies et des compétences du secteur privé pour atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire.
Cependant, cette collaboration ne sera pas sans défis. La coordination, la communication et la confiance mutuelle seront essentielles pour garantir que les intérêts de toutes les parties prenantes soient pris en compte et que les objectifs de la stratégie soient atteints.
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