Selon le Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP), le pipeline Tchad-Cameroun a rapporté 12,12 milliards de FCFA au Trésor public camerounais entre janvier et avril 2023. Ce montant représente une augmentation de 0,33% par rapport à la même période en 2022. Les revenus proviennent de la redevance payée pour le transit du pétrole tchadien à travers le territoire camerounais. Le CPSP rapporte que la quantité de pétrole brut transitant par le pipeline a atteint 15,33 millions de barils enlevés au terminal de Komé à Kribi. Cette valeur marque une augmentation de 13 000 barils par rapport aux 15,1 millions de barils enlevés au cours des quatre premiers mois de 2022. Cette augmentation des volumes a contribué à la hausse des revenus générés par le pipeline.

La revalorisation de la redevance de transit

Le Cameroun perçoit une redevance de 1,321 06 dollar pour chaque baril de pétrole tchadien transitant sur son territoire. Ce montant a été réajusté en 2013 et en 2018, passant de 0,41 dollar à sa valeur actuelle. Conformément à l’avenant à la convention d’établissement de la Cotco, le taux de cette redevance est réévalué tous les cinq ans en fonction de l’inflation annuelle au Cameroun. Une nouvelle réévaluation est prévue à partir du 1er octobre 2023, ce qui devrait permettre au Cameroun de bénéficier de revenus accrus provenant de cette infrastructure vitale pour l’évacuation du pétrole tchadien vers le marché international.

Analyse de la situation

Le rapport du CPSP démontrant une légère augmentation des revenus générés par le pipeline Tchad-Cameroun est une nouvelle positive pour le Trésor public camerounais. Cela souligne l’importance stratégique de cette infrastructure en tant que voie d’évacuation clé pour le pétrole tchadien vers les marchés internationaux. Cependant, plusieurs aspects méritent d’être pris en compte pour une analyse approfondie.

Premièrement, la légère augmentation des revenus malgré une augmentation marginale des volumes de pétrole transitant par le pipeline peut être attribuée à la revalorisation de la redevance de transit. Le Cameroun a pu renégocier les termes de cette redevance, augmentant ainsi ses revenus par baril de pétrole transitant sur son territoire. Cette mesure montre la volonté du pays de maximiser ses avantages économiques dans le cadre de cette coopération avec le Tchad. Deuxièmement, l’annonce de la réévaluation prévue de la redevance de transit à partir d’octobre 2023 indique une perspective positive pour les revenus futurs du Cameroun. Cette révision régulière en fonction de l’inflation permettra au pays de continuer à bénéficier de ressources financières supplémentaires et d’encourager la stabilité économique.

Cependant, il est essentiel de noter que la situation économique globale du Cameroun peut influencer l’impact réel de ces revenus générés par le pipeline. Le pays est confronté à des défis tels que la baisse des prix du pétrole, les problèmes d’espace dans ses dépôts et la concurrence croissante sur le marché des œuvres d’art, comme mentionné précédemment. Il est donc crucial que le Cameroun développe une stratégie globale pour diversifier son économie et réduire sa dépendance aux revenus pétroliers.

En conclusion, les revenus générés par le pipeline Tchad-Cameroun offrent une source de revenus appréciable pour le Trésor public camerounais. La légère augmentation des revenus malgré une augmentation marginale des volumes de pétrole souligne l’importance de la revalorisation de la redevance de transit. Cependant, pour assurer une croissance économique durable, le Cameroun doit continuer à diversifier son économie et explorer d’autres secteurs d’activité pour réduire sa dépendance aux revenus pétroliers.

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