Les jeunes pêcheurs sénégalais, autrefois tentés par l’immigration clandestine en quête d’une vie meilleure, sont aujourd’hui au centre d’une révolution socioéconomique. Ces changements sont en grande partie attribuables à des initiatives telles que le Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes, plus communément appelé Projet PAVIE Sénégal.
Depuis son lancement en 2020, le Projet PAVIE Sénégal a été un catalyseur pour les jeunes et les femmes, les aidant à reconnaître et à exploiter les opportunités entrepreneuriales en Afrique, en particulier dans leur pays natal. Ce projet, soutenu par la Banque africaine de développement, a été conçu pour offrir une formation ciblée, aider à la formalisation des entreprises et fournir un financement essentiel. Après trois années fructueuses, plus de 3 200 jeunes et femmes ont été formés, et un nombre impressionnant d’entreprises ont été financées, totalisant 38 milliards de francs CFA. Ces entreprises, qui étaient autrefois dans le secteur informel, ont maintenant une structure formelle, offrant ainsi une plus grande stabilité et des perspectives de croissance.
L’impact de ce projet ne se limite pas à la formation et au financement. Il a également entraîné une transformation socioéconomique au Sénégal. Les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture et de l’artisanat, en particulier, ont vu une augmentation significative de l’activité et de la productivité. Les jeunes pêcheurs du Sénégal, par exemple, ont non seulement bénéficié de formations spécialisées, mais ont également vu leurs revenus tripler, les rendant moins enclins à chercher des opportunités en dehors de leur patrie. Cette augmentation des revenus a également eu un effet d’entraînement sur les communautés locales, stimulant l’économie et créant des emplois supplémentaires.
L’un des aspects les plus notables de cette transformation est la réduction de l’immigration clandestine, souvent perçue comme une voie vers de meilleures opportunités économiques et qui a longtemps été un sujet de préoccupation pour de nombreux pays africains, dont le Sénégal. La jeunesse, confrontée à des défis tels que le chômage et la précarité économique, a souvent considéré l’immigration comme une solution à leurs problèmes. Le secteur de la pêche, en particulier, a été témoin de nombreux jeunes pêcheurs prenant la mer dans l’espoir de trouver de meilleures opportunités ailleurs, souvent au péril de leur vie.
Cependant, la dynamique change. Avec l’introduction d’initiatives comme le Projet PAVIE, le paysage socioéconomique du Sénégal connaît une transformation. Ce projet, en ciblant spécifiquement les jeunes et les femmes, offre une formation, un financement et un soutien pour formaliser et développer leurs entreprises. Pour les jeunes pêcheurs, cela signifie une chance d’améliorer leurs techniques de pêche, d’accéder à de meilleurs équipements et de développer des entreprises liées à la pêche, comme la transformation et la commercialisation du poisson. Cette transformation a eu un double impact. D’une part, elle a amélioré les conditions de vie de ces jeunes, leur permettant de multiplier leurs revenus. D’autre part, elle a créé un sentiment d’appartenance et de fierté nationale. Au lieu de chercher des opportunités à l’étranger, ces jeunes pêcheurs voient maintenant le potentiel de leur propre terre. Ils reconnaissent la valeur de leurs compétences et la contribution qu’ils peuvent apporter à l’économie nationale.
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