Perspectives en Afrique – La croissance économique subsaharienne affectée de 3,6%

Perspectives en Afrique – La croissance économique subsaharienne affectée de 3,6%

18 avril 2022

 L’Afrique au sud du Sahara vivrait les conséquences néfastes liées à la guerre en Ukraine. C’est ce que révèle le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne. Globalement, la croissance devrait s’établir à 3,6%, laissant apparaître un certain nombre d’écarts régionaux. L’annonce a été faite le 13 avril 2022. 

Les perspectives économiques ne sont pas bonnes pour la région subsaharienne. Le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale, qui table sur les perspectives macroéconomiques à court terme de l’Afrique subsaharienne, indique que la croissance plafonnerait à 3,6 % en 2022, enregistrant ainsi une baisse sensible comparée à 2021 où elle était de 4 %. Si les fruits tiennent la promesse des indicateurs, l’ascendance de cette croissance devrait évoluer vers 3,9 % en 2023, et atteindre 4,2 % en 2024. Les effets contre-productifs de la reprise de la croissance économique en Afrique au sud du Sahara ont noms : persistance de nouveaux variants de COVID-19, inflation, perturbation des chaînes d’approvisionnement et chocs climatiques. Le plus sévère de ces facteurs limitants serait la flambée des cours mondiaux des matières premières depuis l’invasion russe de l’Ukraine. Ces chocs plombent les perspectives de reprise économique de l’Afrique subsaharienne. 

Ainsi se présente la substance du rapport Africa’s Pulse présenté le 13 avril 2022 par les responsables de la Banque mondiale. Après la pandémie de Covid-19, la relance subsaharienne est confrontée à de nouveaux chocs externes, consécutifs à la crise russo-ukrainienne. L’affaiblissement programmé des exportations de céréales et d’engrais de Russie et d’Ukraine se répercutera inévitablement sur les prix qui, associés à la hausse des tarifs du carburant, provoqueront une inflation qui affaiblira les pays les plus fragiles. « On peut craindre que davantage de troubles civils n’éclatent du fait de l’inflation entraînée par les prix de l’énergie et de l’alimentation », prévient la Banque mondiale dans son rapport. 

« Alors que les pays africains se trouvent confrontés à une incertitude persistante, à la perturbation de l’approvisionnement, à la flambée des prix des engrais et des produits alimentaires, les politiques commerciales peuvent changer la donne en garantissant la libre circulation des denrées alimentaires à travers la région », souligne Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. « Avec des marges budgétaires limitées, les décideurs doivent se tourner vers des options innovantes comme la baisse ou la suppression temporaire des droits à l’importation sur les denrées alimentaires de base, pour venir en aide à leurs concitoyens », indique-t-il, par ailleurs.

Effet boule de neige 

Les estimations du Fonds monétaire international (FMI), établissent que les besoins en financements des pays africains pour rattraper le fossé engendré par la crise sanitaire de COVID 19 avoisineraient les 425 milliards de dollars sur la période 2021-2025. Excepté le Nigéria, la croissance ouest-africaine aurait dû s’établir à 4,8 % cette année pour atteindre 5,6 % en 2023. Le Ghana affiche un dynamisme particulier avec une accélération de sa croissance à 5,5% cette année qui devrait ralentir à 5 % en 2024.

En Afrique de l’Est et australe, la reprise de 4,1% en 2021 devrait descendre à 3,1% cette année, soit en deçà de la moyenne régionale, pour se situer à 3,8% en 2024. Le rapport Africa’s Pulse relève que la croissance en Afrique subsaharienne a été partiellement plombée par les locomotives régionales (Afrique du Sud, Nigeria et Angola). En effet, en excluant ces 3 pays, la croissance s’établirait à 4,1% en 2022 et à 4,9% en 2023. Enfin, dans un contexte de volatilité, la proportion des pays présentant un risque élevé de surendettement est passée de 52,6 % en 2020 à 60,5 % en 2021. 

Pour faire face aux risques croissants de viabilité de la dette, un certain nombre de pays d’Afrique subsaharienne ont mis en œuvre des mesures d’austérité. Mais ces actions se sont avérées insuffisantes, estime l’institution de Bretton Woods. Afin de garantir une reprise de la croissance inclusive, la Banque mondiale incite les pays subsahariens à accélérer leurs processus de transformation structurelle pour permettre la réduction des risques de stagflation d’une part, et à renforcer leurs réformes en matière de protection sociale pour accompagner leur résilience économique et leur capacité de riposte aux chocs, d’autre part.

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