Un avion britannique a été interdit de transiter par l’espace aérien malien vendredi 8 avril 2022. Cette interdiction est consécutive aux mesures réciproques prises par la CEDEAO et le Mali de fermer les frontières. Et pour cette errance, ce sont les passagers de l’appareil qui ont perdu leur temps.

La compagnie British Airways a été contrainte de rebrousser chemin le 08 avril 2022 dans l’espace aérien du Mali. Ainsi, le Boeing 777-200 ER en provenance de Londres avait pour destination le Accra au Ghana via l’espace aérien malien. Malheureusement le plan de vol ne s’exécutera pas comme tel. L’avion a dû faire demi-tour suite au refus de survol du territoire malien par les autorités de Bamako. Le Boeing 777-200 ER a finalement mis le cap sur Malaga en Espagne où il effectué un atterrissage forcé en vue de ravitailler son carburant. A son bord de l’appareil, il y avait quelque 200 passagers d’origines diverses. L’équipage du vol BA81 avait décidé de rebrousser chemin parce qu’il n’avait pas suffisamment de carburant pour faire le grand détour du Mali pour atteindre Accra. L’équipage a donc pris une décision judicieuse pour éviter une éventuelle explosion de l’engin pour défaut de kérosène. Après son ravitaillement à Malaga, l’avion est retourné sur la base de la compagnie britannique à Londres-Heathrow.  S’il n’y avait pas eu ce désagrément, le Boeing 777-200 ER devait atterrir à l’aéroport d’Accra-Kotoka, à 19h35, heure ghanéenne vendredi 8 avril. Dans un communiqué, l’Autorité civile de l’Aviation ghanéenne (GCAA) a confirmé l’information. « Le vol de British Airways BA081 n’a pas pu atterrir à Accra le 08 avril 2022 en raison de la restriction de l’espace aérien du Mali », indique la note. « Par conséquent, le vol British Airways a dû retourner à Londres. La compagnie britannique a informé ses passagers en conséquence » poursuit-elle. British Airways a pu finalement emmener ses passagers au Ghana en Airbus A350-1000, mais il a évité l’espace aérien malien, en faisant un détour par le Niger. Ces déboires sont les conséquences de la fermeture réciproque des frontières des pays membres de la CEDEAO qui ont accepté d’appliquer les sanctions contre le Mali, sous embargo depuis le 9 janvier 2022. A cette date, de sévères mesures de rétorsion économiques au Mali, pour sanctionner le projet affiché des militaires de se maintenir encore 5 années à la tête du pays alors qu’ils s’étaient initialement engagés à organiser des élections en février 2022. Les chefs d’Etat et de gouvernements de l’Afrique de l’Ouest avaient donc décidé de fermer les frontières avec le Mali. Seuls les produits de première nécessité sont autorisés à circuler. Cette décision lourde de conséquences avait été prise à huis clos dans la capitale ghanéenne. La CEDEAO avait aussi décidé de couper ses aides financières et de geler les avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Les pays membres vont rappeler leurs ambassadeurs au Mali, théâtre de deux coups d’Etat militaires depuis 2020 et en proie à une profonde crise sécuritaire. En réponse à ces sanctions, les autorités maliennes avaient protesté en saisissant la Cour de justice de l’UEMOA qui leur a donné raison dans une ordonnance en date du 24 mars demandant à la CEDEAO de suspendre ces mesures. Mais en attendant l’aboutissement de la procédure judiciaire, l’Etat malien avait aussi décidé, par principe de réciprocité de fermer ses frontières aux pays qui lui auraient fermé les leurs. La fermeture des frontières étant toujours en vigueur, il était impossible au Boeing 777-200 ER de la compagnie British Airways de naviguer dans l’espace aérien du Mali en direction d’Accra. 

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