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Le gouvernement éthiopien vient de franchir une nouvelle étape décisive dans son programme de libéralisation des télécommunications, marquant une avancée significative vers une économie plus diversifiée et concurrentielle. La récente annonce de la relance du processus d’attribution d’une deuxième licence privée de télécommunications a suscité un intérêt considérable à l’échelle mondiale, et pourrait changer le visage de l’économie éthiopienne et la vie quotidienne de sa population.

L’Agence en charge des Communications (ECA) a récemment publié un communiqué invitant les opérateurs de télécommunications de calibre mondial à se manifester dans le cadre de l’attribution de cette deuxième licence nationale multiservices. Cette décision, qui s’inscrit dans le cadre de la politique de libéralisation du secteur des télécommunications, pourrait avoir des retombées économiques et sociales profondes.

Les retombées

Sur le plan économique, l’arrivée d’un nouvel acteur dans le secteur des télécommunications pourrait contribuer à stimuler la croissance en éthiopie. Le pays, qui compte plus de 110 millions d’habitants, est l’un des plus grands marchés non saturés du continent africain. L’arrivée d’un nouvel opérateur pourrait donc générer une concurrence accrue, conduisant à une amélioration de la qualité des services et à une baisse des tarifs pour les consommateurs.

L’entrée d’un nouvel opérateur pourrait également favoriser l’innovation et stimuler l’emploi dans le secteur technologique, notamment pour les jeunes éthiopiens qui représentent une part importante de la population. De plus, les investissements en infrastructure de télécommunications nécessaires pour la mise en place de ce nouvel opérateur pourraient générer des retombées économiques indirectes, telles que la création d’emplois dans le secteur de la construction et des services connexes.

Sur le plan social, l’attribution d’une deuxième licence de télécommunications pourrait avoir un impact considérable sur la vie quotidienne des Éthiopiens. En effet, un accès accru et abordable à l’Internet et aux services de télécommunications peut jouer un rôle crucial dans la promotion de l’inclusion sociale et économique, en particulier dans les régions rurales où l’accès à ces services peut être limité.

En outre, la disponibilité de services de télécommunications de haute qualité peut contribuer à améliorer l’accès à l’éducation, à la santé et aux services gouvernementaux. Par exemple, l’Internet peut faciliter l’accès à l’éducation à distance, ce qui peut être particulièrement bénéfique dans un contexte où la pandémie de COVID-19 a perturbé l’éducation traditionnelle. De même, l’accès à des services de santé en ligne peut permettre à plus d’Éthiopiens de bénéficier de soins médicaux, en particulier dans les régions éloignées.

Cependant, l’Éthiopie est confrontée à plusieurs défis, notamment une inflation élevée, un conflit interne, une sécheresse et les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les prix des matières premières​2​. De plus, le pays a besoin d’un financement significatif pour atteindre ses objectifs d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, ce qui pourrait être limité par l’insuffisance des sources de financement internes​.

Il convient de noter que Safaricom du Kenya a lancé son réseau mobile en Éthiopie en octobre de l’année dernière, devenant le premier opérateur privé aux côtés de l’opérateur d’État Ethio Telecom, qui avait jusqu’alors joui d’un monopole​​. L’impact de cette entrée sur le marché reste à analyser de manière plus approfondie mais on peut déjà affirmer que la réalisation de ces avantages potentiels dépendra de la manière dont les défis macroéconomiques et sociaux du pays sont abordés.

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