Bande de terre de 125km émergée du Golfe de Guinée et s’achevant au Nord sous forme d’un coup de poing de 350km de diamètre, le Bénin est un Etat unitaire dont les ressources sont essentiellement basées sur l’agriculture. Plusieurs cultures de rentes sont susceptibles de rendre de pays économiquement prospère. Mais les politiques de développement industriel du secteur agricole sont loin de tenir tôt la promesse des fleurs.
Le tissu industriel du Bénin n’est pas capable de propulser l’économie du pays. Encore à l’étape embryonnaire, il n’assure pas la transformation des cultures en produits finis. Même le coton, la filière la mieux structurée qui bénéficie de l’attention des gouvernements successifs est vendu en fibres. Après les récoltes, le coton transite par les usines pour l’extraction des graines transformées en partie en huile végétale par la Société des huileries du Bénin (SHB). Les fibres comprimées en balles sont exportées vers l’Europe et l’Asie. Le défaut d’une chaîne complète d’industries textiles n’offre pas l’occasion de tisser le coton en pagne pour accroître sa valeur.
Or c’est le produit fini résultant du coton qui devrait augmenter de manière significative les recettes d’exportation. Avec plus de 700.000 tonnes de production en 2020-2021, le Bénin est premier producteur du coton d’Afrique de l’Ouest. Il entend conserver cette position avec une projection de 800.000 tonnes pour la campagne 2021-2022. Ce résultat témoigne des efforts de l’Exécutif de développer l’agriculture béninoise, qui représente 25% du PIB, emploie 70% de la population active et assure 75% des recettes d’exportation du pays.
Tous les diagnostics établissent depuis 1960 que l’agriculture est le socle de l’économie béninoise. Outre le coton, le Bénin pourrait faire fortune avec plusieurs autres filières notamment l’anacarde, l’ananas, le palmier à huile. Ces trois cultures bénéficient d’investissements disproportionnés de la part de l’Etat comparés au financement du coton. Ces filières affichent quand même de belles performances. La production de l’anacarde est passée de 91.608 tonnes en 2015 à 130.276 en 2019. Le soja a fait un bond de 139.909 tonnes en 2015 à 257.000 en 2019. La production de l’ananas caracole autour de 350.000 tonnes par an.
Sous le régime du président Patrice Talon, des investissements de plus de 600 milliards de FCFA à fin 2020 ont été apportés à ces filières. Pour les besoins de financement des producteurs, le Fonds national de développement agricole (FNDA) a été réactivé et abondé à hauteur de 100 milliards de F CFA avec pour mission de se concentrer sur l’octroi de crédits. Si la production bénéficie d’une attention salutaire, l’industrie qui doit apporter une valeur ajoutée reste l’enfant pauvre. Du coup l’exportation des produits issus des cultures de rentes est semblable à de bradages.
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