Le phénomène de la dépigmentation a pris des proportions inquiétantes pour devenir un problème de santé. La Burkinabé Louise Yankini, promotrice du laboratoire de production de cosmétiques s’en préoccupe et produit la marque dermo-cosmétiques dénommée « Ajaderm skincare by nature ». Il s’agit d’une gamme de produits de beauté issus des plantes naturelles d’origine africaine.
La promotrice du laboratoire de production de cosmétiques Louise Yankini veut en finir avec la dépigmentation. En 2021, Louise Yankini crée « Ajaderm ». Ce nom est composé du préfixe Aja qui est une déesse de la forêt de la mythologie africaine d’origine nigériane. Ses adorateurs sont issus de la communauté yoruba. La déesse Aja est une divinité qui règne et conseille sur l’utilisation des herbes médicinales. Ce clin d’œil à la nature et aux divinités africaines est une manière pour la promotrice « Ajaderm » de montrer son attachement au continent noir et à la nature. Sa marque est adaptée aux peaux noires, mates et métissées. Ajaderm est conçue à 80% avec des matières premières made in Africa. Avec Ajaderm, Louise Yankini est déterminée à combattre la dépigmentation. Elle a constaté que les amatrices des produits cosmétiques éclaircissants sont exposées à plusieurs maladies de la peau. En effet, les produits éclaircissants contiennent des substances interdites en cosmétique telles que l’hydroquinone et/ou les dermocorticoïdes.
Pour la promotrice burkinabé, les conséquences de ces toxines sont désastreuses pour la santé. D’où le sens militant de son combat. Elle sensibilise les Noirs africains à accepter leur teint afin d’éviter de tomber dans le piège du complexe de la peau. « Il faut préserver la mélanine », martèle Louise Yankini. A l’entendre, les standards de beauté ne sont qu’une utopie car la beauté se conjugue au pluriel. « Souvent, je perds des clientes parce qu’elles veulent des produits éclaircissants », se désole-t-elle. Mais déjà, « Ajaderm skincare by nature » fait son bout de chemin et s’exporte dans plusieurs pays. Le souhait de Louise Yankini est d’avoir, à long terme, des représentations dans tous les pays du monde pour montrer de quoi le made in Burkina est capable. En plus de ce pari ambitieux, elle compte continuer la lutte contre la dépigmentation.
La fabrication de « Ajaderm skincare by nature » se fait à base de plantes et d’essences végétales. Au laboratoire de la marque dermo-cosmétiques de Louise Yankini, les ingrédients sont composés des huiles de Neem et de balanites, du beurre de karité, de l’huile de cacao, de l’aloe vera, etc. « Ce choix résulte de notre conviction que les soins de beauté naturels sont mieux adaptés pour la peau. Cela, en raison de leurs richesses en oligo-éléments, en antioxydants. Ils protègent la peau de l’intérieur et de l’extérieur. La peau vit avec un environnement extérieur comme la pollution qui joue énormément sur la qualité de la peau. Nos ingrédients donnent à la peau des ressources supplémentaires pour mieux résister aux facteurs extérieurs avec lesquels elle cohabite », explique la promotrice. Les différentes gammes de produits Ajaderm sont adaptées aux femmes, aux hommes et aux enfants (à partir de 5 ans).
La marque propose en effet, trois gammes de soins pour le corps, le visage et les cheveux. Selon la promotrice d’Ajaderm, la gamme la plus vendue est celle dédiée au visage. Les produits sont anti-imperfections, antitaches et pigmentaires. « Nos produits hydratants répondent aux besoins de toute la famille. Nous avons des soins pour la barbe, les poils incarnés, des anti-peaux grasses, les acnés. Ces problématiques sont beaucoup rencontrées chez les hommes. En Afrique, les hommes ont tendance à considérer que les soins cosmétiques sont réservés aux femmes. C’est une grosse erreur de le penser, parce que les hommes ont aussi besoin de soins, d’entretien et d’hydratation comme les femmes », poursuit Louise Yankini. Plusieurs témoignages confirment l’efficacité des produits issus de ce laboratoire burkinabé, notamment dans le traitement de l’hyperpigmentation.
Juriste de formation, Louise Yankini entend mettre ses compétences en droit pour impacter le milieu de la cosmétique. Elle reste déterminée à lutter pour la consommation des produits cosmétiques made in Burkina. Elle veut apporter sa pierre à l’édifice en ce qui concerne la règlementation sur les ingrédients composants les produits cosmétiques au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. « En Afrique de l’Ouest, nous avons une règlementation de l’UEMOA qui a encadré des lignes directrices des innovations des produits cosmétiques. Cette directive donne un résumé sur les matières premières cosmétiques autorisées. Les composants tels que l’hydroquinone et les dermocorticoïdes sont proscrits de cette liste. Mon ambition dans la poursuite de mes études est de pouvoir écrire un mémoire en master sur les règlementations cosmétiques dans l’espace UEMOA. Cette réglementation a des limites. Je voudrais étudier ces réglementations en Afrique qui, pour l’instant, ne sont pas mises en exergue. Il n’y a pas suffisamment d’institutions qui font en sorte que les produits cosmétiques ne soient pas un problème de santé en Afrique.
Retrouvez l’ensemble de nos articles Vie quotidienne