Les ressources propres du Bénin proviennent essentiellement des taxes et de la commercialisation de certains produits agricoles. Afin de tirer plus de profit de l’exportation des cultures agricoles, il est envisagé une politique structurelle d’industrialisation pour soutenir le secteur tertiaire.
L’industrialisation du secteur tertiaire est devenue une préoccupation importante de la politique publique béninoise. L’objectif est d’accroître de manière substantielle les ressources propres du pays provenant de la commercialisation des produits agricoles. En effet, le secteur tertiaire a été pendant longtemps l’enfant pauvre des politiques de développement. Or, pour une plus-value des produits commercialisables à l’étranger, il est indispensable de les transformer. En tant que levier de développement économique durable, l’industrialisation devient un besoin pressant en raison de ce que le secteur tertiaire béninois représente 52% du Produit Intérieur Brut (PIB), selon les sources de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSTAD).
Il est à espérer des recettes accrues résultant de la transformation des cultures agricoles jusqu’aux produits. Car, l’agriculture en tant que fleuron de l’économie béninoise représente 80% des recettes d’exportations. C’est la raison pour laquelle, depuis quelques semaines, le ministère du Commerce et de l’Industrie et celui de l’Agriculture de l’élevage et la prêche travaillent à la création d’un Centre technique agro-alimentaire afin de résoudre toutes les problématiques autour de la productivité agricole et industrielle et permettre au pays de produire conformément aux normes internationales.
Alors que la pandémie de Covid-19 et désormais la guerre en Ukraine dépeignent sur les équilibres commerciaux et les chaînes d’approvisionnement à travers le monde, la trajectoire industrielle priorisée par l’Union africaine (UA) apparaît encore plus comme une urgence. La concrétisation de projets industriels permettrait au Bénin de dégager des niveaux de croissance encore plus importants. Les débouchés pour l’écoulement des produits industrialisés au Bénin existent dans les espaces communautaires. En effet, un vaste marché s’ouvre au travers de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pour les 55 pays membres. Le Bénin a également matière à tirer parti de quelques projets d’envergure sous-régionale comme l’autoroute Abidjan-Lagos qui, d’un coût de 15,6 milliards de dollars et en partie financé par la Banque africaine de développement (BAD) reliera les principales villes et ports d’Afrique de l’Ouest. Il en est de même du projet de la boucle ferroviaire de Vincent Bolloré reliant la Côte d’Ivoire au Togo en passant par le Burkina-Faso, le Niger et le Bénin.
Au-delà de la stratégie et la méthode de toutes les parties prenantes, l’implémentation de vision béninoise nécessitera de gros moyens financiers. Et le Bénin (dont le niveau de la dette publique est récemment noté B+ avec perspective stable par Fitch Ratings) pourrait notamment compter sur la bonne presse internationale que lui confèrent ses résultats actuels et la poursuite des réformes. L’industrialisation pour le renforcement du secteur tertiaire est donc un challenge pour le Bénin. Le pays espère à long terme des recettes additionnelles engendrées par la transformation de cultures agricoles en produits finis destinés à l’exportation. Aux nouvelles recettes s’ajouteront les recettes fiscales traditionnelles émanant des matières imposables et des recettes du cordon douanier qui sont des prélèvements de la taxe sur la valeur-ajoutée (TVA).
Retrouvez l’ensemble de nos articles Climat des affaires