En 2025, l’Afrique demeure l’un des continents les plus vulnérables aux effets du changement climatique, bien que sa contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre soit minime. Sécheresses prolongées, inondations dévastatrices et désertification menacent chaque jour les moyens de subsistance de millions de personnes. Pourtant, face à ces défis, le continent fait preuve d’une résilience croissante et explore des solutions innovantes pour s’adapter et atténuer les impacts du réchauffement climatique. La Corne de l’Afrique subit une sécheresse d’une intensité sans précédent, considérée comme la pire depuis des décennies. En Somalie, en Éthiopie et au Kenya, des pénuries d’eau et une insécurité alimentaire aiguë affectent des millions de personnes. Les récoltes se raréfient, le bétail périt en masse et les conflits liés à l’accès aux ressources naturelles s’intensifient. Selon les Nations Unies, plus de 20 millions de personnes dans la région ont besoin d’une aide humanitaire urgente. Parallèlement, d’autres régions du continent, comme l’Afrique de l’Ouest, font face à des inondations de plus en plus fréquentes. En 2024, des pluies torrentielles ont frappé le Niger, le Tchad et le Nigeria, causant des déplacements massifs de populations et détruisant des infrastructures essentielles. Ces catastrophes climatiques exacerbent les inégalités socio-économiques et fragilisent des systèmes de santé déjà sous pression.
L’Afrique est à un tournant énergétique majeur. Malgré ses vastes réserves de pétrole, de gaz et de minéraux rares, le continent reste celui où l’accès à l’électricité est le plus limité : plus de 600 millions d’Africains en sont toujours privés. Cette dépendance aux combustibles fossiles aggrave non seulement la crise climatique, mais freine aussi le développement économique. Cependant, des initiatives prometteuses voient le jour. Les énergies renouvelables gagnent du terrain, avec des projets d’envergure tels que le parc solaire de Noor au Maroc ou le méga-barrage du Grand Inga en République démocratique du Congo (RDC). En 2025, plusieurs pays africains intensifient leurs efforts pour attirer les investissements dans les technologies vertes, avec le soutien de partenaires internationaux et du secteur privé. Face à l’adversité, les communautés africaines font preuve d’une ingéniosité remarquable. Au Sahel, le projet de la Grande Muraille Verte, s’étendant sur plus de 8 000 kilomètres à travers 11 pays, lutte contre la désertification et restaure des écosystèmes dégradés. Ce projet ambitieux a déjà permis de planter des millions d’arbres et de créer des milliers d’emplois. Les nouvelles technologies jouent également un rôle clé dans l’adaptation au changement climatique. En Afrique de l’Est, des applications mobiles fournissent aux agriculteurs des prévisions météorologiques précises et des conseils agricoles pour optimiser leurs récoltes malgré des conditions climatiques imprévisibles. En Afrique du Sud, des start-ups transforment les déchets plastiques en matériaux de construction, réduisant ainsi la pollution tout en générant de nouvelles opportunités économiques.
Malgré ces avancées, l’Afrique ne peut relever seule le défi climatique. Les pays développés, historiquement responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre, doivent honorer leurs engagements financiers pour soutenir les efforts d’adaptation et d’atténuation sur le continent. Le fonds de 100 milliards de dollars par an, promis lors de la COP15 en 2009, n’a toujours pas été intégralement mobilisé, limitant la mise en œuvre de projets ambitieux. En 2025, la communauté internationale doit renforcer sa coopération avec l’Afrique en investissant dans des infrastructures durables, en transférant des technologies vertes et en soutenant les initiatives locales. La COP30 sera une occasion cruciale pour réaffirmer ces engagements et garantir que les voix africaines soient pleinement prises en compte dans les négociations climatiques mondiales. La crise climatique en Afrique est à la fois un défi immense et une opportunité de transformation. Alors que les impacts du réchauffement planétaire s’intensifient, le continent démontre une capacité remarquable à innover et à s’adapter. Cependant, sans un soutien international accru et une action concertée, ces efforts risquent de ne pas suffire. Avec sa jeunesse dynamique, ses ressources naturelles et son esprit d’innovation, l’Afrique peut devenir un acteur clé de la transition écologique mondiale, à condition que la solidarité internationale soit au rendez-vous.
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