La chirurgie cardio-vasculaire à portée du Faso

La chirurgie cardio-vasculaire à portée du Faso

4 février 2023

Dr Adama Sawadogo, chirurgien cardio-vasculaire et thoracique fait un travail appréciable au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo du Burkina Faso. Grâce au génie de ce spécialiste en santé publique, le Burkina Faso est devenu un des rares pays africains à réaliser des interventions à cœur ouvert et à cœur fermé de façon routinière sur son territoire.

Le Burkina Faso dispose de compétences avérées dans les interventions chirurgicales du cœur. Les patients africains n’ont plus d’inquiétudes à manifester quant au traitement des maladies du cœur. Les compétences professionnelles du Burkina Faso exemptent désormais les frais colossaux d’évacuation sanitaire pour la réparation du cœur. Au  Centre hospitalier universitaire de Tengandogo du Burkina Faso, les services du chirurgien cardio-vasculaire et thoracique, Dr Adama Sawadogo font des merveilles.

Depuis, deux ans, il n’y a plus de risque à ouvrir un cœur humain pour le traiter. Dr Adama Sawadogo est un chirurgien cardio-vasculaire chevronné. Il révèle que les pathologies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. En Afrique subsaharienne, souligne-t-il et au Burkina en particulier, des malformations congénitales surviennent chez les enfants pendant le processus de la grossesse. Il en résulte pendant la croissance que les séquelles du rhumatisme articulaire aigu appelées « cardiopathies rhumatismales » surgissent au niveau du cœur. Ce mal met en danger la vie de plusieurs enfants. C’est ce constant qui a motivé Dr Sawadogo à se spécialiser en chirurgie cardio-vasculaire et thoracique. « Je me suis dit qu’en m’orientant vers cette branche de la médecine chirurgicale pour appuyer la cardiologie conventionnelle, ça pourrait être plus bénéfique pour la santé de la population », souligne le médecin.

Deux ans après l’installation du service chirurgie cardio-vasculaire et thoracique au CHU de Tengandogo, Dr Sawadogo s’érige ici comme l’homme qui répare les cœurs. Les interventions chirurgicales à cœur ouvert et à cœur fermé sont devenues banales pour lui. « La chirurgie du cœur est une discipline récente.  Il n’y a même pas 100 ans qu’on a pu réussir la première intervention à cœur fermé », renseigne le spécialiste. Elle est intervenue la première fois  à Boston aux USA, en 1939. « Après cette intervention, les chirurgiens américains disaient qu’il n’était pas possible de s’aventurier encore à faire une telle intervention, au regard de la délicatesse de l’opération et de l’organe que constitue le cœur », précise Dr. Sawadogo. Pour l’année 2021, Dr Sawadogo et son équipe ont réalisé plus de 25 opérations à cœur ouvert. Pour ce qui est des interventions à cœur fermé, il confirme que cela fait maintenant partie des programmations les plus courantes au CHU de Tengandogo.

Amour et reconnaissance pour la Patrie

Le chef de service de la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique au CHU de Tengandogo a beaucoup bénéficié du soutien de l’Etat burkinabé pour ses nombreuses formations. Par devoir de reconnaissance, il a préféré, au détriment de son confort, s’installer dans son pays natal pour sauver des vies. « J’ai fait de grands centres où on fait même de la transplantation cardiaque, mais qu’est-ce que je peux apporter de plus, si je décide de rester à l’étranger. Or en revenant au Burkina, je peux tout apporter. Et vous avez vu en deux ans ce qu’on a pu asseoir comme activités. Je me dis que tout le monde doit revenir pour participer à la construction du pays », encourage-t-il.

D’après le chef de service de la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique au CHU de Tengandogo, la première condition qui compte pour lui, ce sont les ressources humaines. Le reste pour lui, c’est l’équipement, le financement et des infrastructures. Cependant, l’hôpital dans lequel il intervient dispose du minimum pour sauver des vies dans le contexte burkinabé. Dr Sawadogo raconte ses succès. « La première intervention à cœur ouvert, c’était une fille de 14 ans qui souffrait d’une malformation congénitale thoracique de communication interne auriculaire. Nous l’avons opérée avec succès. Elle s’est présentée au BEPC et elle a été admise. Il justifie le succès que connait la plupart de ses opérations, par le fait qu’un minimum de conditions de sécurité en la matière a été pris avant que le projet ne voit le jour.

En effet, le CHU de Tengandogo a pris environ une décennie pour mettre en place le service de la chirurgie cardio-vasculaire et thoracique. « L’équipe a été assez bien formée, je pense que tout cela participe de la sécurité et du succès que vous constatez », argumente-t-il. La durée des opérations à cœur ouvert varie entre 4 heures et 8 heures de temps. Le 22 mars 2022, Dr Sawadogo a réalisé une intervention à cœur fermé. Elle ne dure qu’une heure environ. « Pour ce type d’opération à cœur fermé, le matériel est apprêté la veille. », renseigne Georgette Saré instrumentaliste en chirurgie cardiaque.

La chirurgie cardiaque fait appel à plus de spécialistes. Après une trentaine de minutes, le mal est repéré. Dr Sawadogo et ses collègues s’attèlent à l’extirper. Une fois l’intervention finie, la patiente est envoyée en réanimation. Pour les cœurs fermés, c’est 24 heures tandis que les cœurs ouverts font 48 heures. Ce qui requérait une évacuation sanitaire en Europe, est désormais possible en Afrique sur le territoire du Burkina Faso.

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