La Chine à la conquête des minerais africains

La Chine à la conquête des minerais africains

20 septembre 2023

Alors que les nations développées comme le Canada et l’Australie mettent en place des réglementations strictes concernant les investissements minéraux, la Chine élabore une stratégie d’expansion audacieuse en Afrique et en Amérique latine. Ces mouvements stratégiques visent à renforcer la position de la Chine en tant que leader mondial dans l’exploitation et la consommation de minerais critiques.

La stratégie d’expansion chinoise

Les investissements chinois en Afrique ont connu une croissance significative ces dernières années. L’Afrique, riche en ressources minérales, est devenue un terrain fertile pour les entreprises chinoises cherchant à sécuriser leur accès à des minerais essentiels tels que le lithium. Les réserves de lithium en Afrique sont parmi les plus importantes au monde, et la Chine, reconnaissant le potentiel de ce continent, a rapidement pris des mesures pour établir des partenariats et des accords commerciaux. Cependant, ce n’est pas seulement l’Afrique qui est dans le viseur de la Chine. La stratégie d’expansion chinoise en Amérique latine est également en plein essor. Des pays comme le Chili, l’Argentine et la Bolivie, riches en minerais, sont devenus des partenaires commerciaux clés pour Pékin. Les entreprises chinoises, telles que Ganfeng Lithium, ont déjà étendu leur présence dans ces régions, cherchant à exploiter les vastes réserves de lithium et d’autres minerais critiques.

La Chine, en tant que l’un des plus grands consommateurs mondiaux de minerais, comprend l’importance de ces ressources pour soutenir sa croissance industrielle et technologique. Les minerais critiques, tels que le lithium, sont essentiels pour la fabrication de batteries, qui alimentent tout, des smartphones aux voitures électriques. Avec la montée de la technologie verte et la demande croissante de solutions énergétiques renouvelables, le lithium et d’autres minerais sont devenus des commodities inestimables.

Cependant, la quête de la Chine pour dominer le marché des minerais critiques n’est pas sans obstacles, notamment en raison des barrières réglementaires érigées par les pays développés. Ces nations, conscientes de l’importance stratégique des minerais critiques pour leur propre développement technologique et économique, ont commencé à adopter des mesures protectionnistes pour préserver leurs intérêts nationaux. L’Australie, par exemple, riche en ressources minérales et souvent considérée comme un terrain propice aux investissements étrangers, a récemment adopté une posture plus défensive face aux tentatives d’acquisition chinoises. Plusieurs transactions majeures impliquant des entreprises chinoises ont été bloquées par le gouvernement australien, qui invoque des « raisons d’intérêt national ». Ces décisions reflètent une préoccupation croissante quant à la possibilité que des actifs miniers critiques tombent entre les mains d’un seul acteur dominant, en l’occurrence la Chine, ce qui pourrait potentiellement perturber l’équilibre géopolitique et économique.

Le Canada, un autre acteur majeur sur la scène des minéraux critiques, a également revu sa politique d’investissement étranger. Reconnaissant la valeur stratégique des minéraux tels que le lithium, le cobalt et les terres rares, Ottawa a introduit de nouvelles réglementations visant à surveiller de près les investissements étrangers dans ce secteur. Ces nouvelles règles stipulent que toute acquisition par une entreprise d’État étrangère dans le secteur des minéraux critiques sera soumise à un examen minutieux pour des motifs de « sécurité nationale ». Cette démarche vise à prévenir toute prise de contrôle qui pourrait compromettre la sécurité ou l’indépendance économique du Canada.

Ces obstacles réglementaires reflètent une tendance mondiale croissante à protéger les ressources stratégiques nationales. La Chine, en tant que superpuissance économique, est souvent perçue comme une menace potentielle par d’autres nations. Dans ce contexte, l’Afrique et l’Amérique latine, riches en ressources mais moins enclines à imposer des restrictions sévères, apparaissent comme des alternatives attrayantes pour la Chine.

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