La déforestation recule en Côte d’Ivoire

La déforestation recule en Côte d’Ivoire

9 juin 2022

L’environnement constitue aujourd’hui un fléau pour l’humanité et suggère des politiques publiques de restauration des écosystèmes. La Côte d’Ivoire s’est inscrite dans cette dynamique et a enregistré des résultats probants. Le taux annuel de déforestation a reculé à 26.000 hectares entre 2019 et 2021.

La déforestation connaît un recul en Côte d’Ivoire. D’après le ministère des Eaux et Forêts, le taux de destruction des surfaces forestières a régressé pour atteindre 26.000 hectares entre 2019 et 2021. Il est 10 fois inférieur à l’étendue du défrichement observée entre 1990 et 2015 qui était de 300.000 hectares. L’emblavure de plusieurs hectares de terres pour la production de cultures de rente telles le coton et le cacao, est à l’origine de la destruction des forêts. Ces actions anthropiques ont contribué à la dégradation de l’environnement et à perturber l’équilibre des écosystèmes. Le cacao est l’une des principales matières premières agricoles épinglées pour son impact sur les forêts.

La Côte d’Ivoire et le Ghana qui sont les deux plus grands fournisseurs de la fève sont sous pression pour plus de durabilité dans la filière. Le constat observé s’explique par l’Initiative Cacao et Forêts (ICF) adoptée par le pays en 2018. Cette stratégie lancée en novembre 2017 sous la houlette du Prince de Galles vise à mettre fin à la déforestation liée au cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana à travers une protection et la restauration des forêts ainsi que la durabilité de la production de cacao. L’annonce du gouvernement ivoirien vient en réplique à la publication une semaine plus tôt, par l’ONG américaine Mighty Earth d’un nouveau rapport pointant du doigt une accélération de la déforestation chez les deux principaux fournisseurs de cacao.

En plus des organisations intervenant dans environnement qui l’accusent de ne pas faire assez d’efforts pour lutter contre le défrichement, l’Exécutif ivoirien fait désormais face à une pression de la part de l’Union européenne (UE). Le bloc économique qui absorbe plus de 65 % de ses exportations d’or brun veut mettre en œuvre une réglementation plus stricte prohibant l’achat sur le marché communautaire, du cacao issu notamment de la déforestation et du travail infantile. Pour rappel, la Côte d’Ivoire dispose d’une « Stratégie de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (SPREF) » visant à atteindre 20 % de couverture forestière du territoire national d’ici 2030 soit environ 6,45 millions d’hectares.

La Côte d’ivoire suit la tendance mondiale

Le rythme de régression de la déforestation en Côte d’ivoire suit la tendance au niveau mondial. Sur la période 2010-2018, le taux annuel de déforestation dans le monde a baissé de près de 30%. Dans le monde, le rythme de perte des superficies forestières s’est considérablement réduit entre 2010 et 2018. C’est ce qu’indique un rapport de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié le mercredi 4 mai 2022. Selon le document traité par Ecofin, la déforestation a concerné 11 millions d’hectares sur la période, soit 30 % de moins qu’entre 2000-2010. Ce chiffre s’inscrit dans un tableau d’ensemble plus reluisant de la situation forestière mondiale. La superficie de forêts plantées a augmenté de 46 millions d’hectares au cours de la période 2010-2018 alors que la déforestation annuelle en milieu tropical qui compte pour 90% des pertes mondiales a ralenti à 7 millions d’hectares contre 10,1 millions d’hectares.

La FAO souligne que l’expansion des terres cultivées compte pour 50% de la déforestation mondiale, suivie par le pâturage de bétail (38,5%). En outre, l’Amérique du Sud et l’Afrique ont connu les déforestations les plus importantes entre 2000-2018 avec respectivement 68 millions d’hectares et 49 millions d’hectares. « Lorsqu’ils sont non-durables, le développement agricole et les autres utilisations des terres continuent d’exercer une pression intense sur nos forêts, notamment dans de nombreux pays parmi les plus pauvres. Il existe pourtant des solutions bénéfiques à toutes les parties que nous pouvons et devons développer pour nourrir le monde sans détruire nos forêts », indique Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO. A titre de rappel, le monde compte une superficie de 4 milliards d’hectares de forêts, soit 31% de la surface totale des terres émergées. Il s’agit de terres précieuses qu’il faut préserver des actions destructrices de l’homme.   

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