Les sécheresses qui assoiffent les terres, les inondations qui emportent les villages, les tempêtes qui dévastent les côtes africaines ne sont pas des fatalités naturelles. Elles sont le reflet d’un dérèglement climatique mondial, aggravé par des choix politiques irresponsables. L’un des symboles les plus flagrants de cette dérive est l’ancien président américain Donald Trump, dont la politique énergétique a relancé l’exploitation du charbon, encouragé les forages pétroliers, et tourné le dos aux engagements climatiques. Sous son mandat, les États-Unis se sont retirés de l’Accord de Paris, signalant au monde que la croissance économique pouvait justifier l’inaction face à la crise climatique.
Or, les conséquences de cette politique ne s’arrêtent pas aux frontières américaines. L’Afrique, pourtant responsable de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en subit de plein fouet les effets. Selon un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les températures augmentent plus rapidement en Afrique qu’à l’échelle mondiale, et les événements climatiques extrêmes s’y multiplient : sécheresses prolongées en Afrique australe et dans la Corne de l’Afrique, inondations meurtrières en Afrique de l’Ouest, recul des glaces sur le Kilimandjaro, menace sur le bassin du Nil… Dans ce contexte, promouvoir le modèle énergétique fossile défendu par Donald Trump serait une erreur stratégique majeure. L’argument selon lequel le pétrole, le gaz ou le charbon seraient les clés du développement pour l’Afrique est non seulement dépassé, mais dangereux. Ce modèle économique profite principalement aux multinationales étrangères, attirées par les ressources du continent, et non aux populations locales. En Angola, au Nigeria ou encore en République du Congo, l’exploitation pétrolière n’a pas permis de réduire la pauvreté de manière significative. Au contraire, elle a souvent entraîné pollution, conflits, et dépendance accrue à un marché international instable.
L’Afrique mérite mieux que de reproduire les erreurs des pays industrialisés. Elle doit choisir une voie différente, résolument tournée vers l’avenir. Et cet avenir passe par les énergies renouvelables. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), l’Afrique dispose d’un potentiel exceptionnel en solaire, éolien, hydraulique et géothermie. Avec plus de 300 jours de soleil par an dans la majorité de ses régions, le continent est idéalement positionné pour devenir un leader de la transition énergétique. Des pays comme le Maroc, pionnier dans ce domaine, montrent déjà la voie. Le complexe solaire Noor à Ouarzazate est l’un des plus grands au monde, et alimente déjà des centaines de milliers de foyers. Le Kenya, quant à lui, tire plus de 80 % de son électricité de sources renouvelables, notamment grâce à la géothermie dans la vallée du Rift. Même l’Afrique du Sud, historiquement très dépendante du charbon, amorce une transition grâce à des investissements dans le solaire et l’éolien. Les énergies renouvelables présentent de nombreux avantages pour l’Afrique : elles sont plus accessibles aux zones rurales, plus résilientes face aux chocs extérieurs, et elles permettent de créer des emplois locaux non délocalisables. Elles offrent surtout une opportunité unique : celle de sauter l’étape des énergies polluantes et de construire un modèle de développement durable dès aujourd’hui.
Adopter la politique énergétique de Trump reviendrait à ignorer les leçons du passé, à tourner le dos à l’innovation, et à compromettre l’avenir des jeunes générations africaines. En misant sur les énergies fossiles, l’Afrique s’enfermerait dans une dépendance coûteuse, à contre-courant des efforts mondiaux pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Le XXIe siècle est celui des choix décisifs. L’Afrique peut soit continuer à importer des modèles obsolètes, soit tracer sa propre voie, en s’appuyant sur ses ressources naturelles, son ingéniosité, et sa jeunesse. Rejeter la vision rétrograde de Trump, c’est choisir la résilience, la souveraineté énergétique et un développement réellement durable.
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