Dans une ère où l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement adéquats reste un défi majeur pour de nombreuses régions du monde, des initiatives novatrices telles que le Projet sectoriel eau et assainissement au Sénégal se présentent comme des phares d’espoir.
Financé généreusement par le Fonds africain de développement et le fonds fiduciaire Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural, ce projet ambitieux a lancé un défi audacieux: transformer radicalement l’accès à l’eau et à l’assainissement pour des centaines de milliers de personnes dans des zones négligées. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 137 000 individus bénéficiant désormais d’un accès durable à l’eau potable et 131 000 personnes jouissant de services d’assainissement améliorés dans les régions rurales de Louga, Kaffrine et Tambacounda, ainsi que dans les zones urbaines de Dakar et Ziguinchor. Ce projet n’a pas seulement contribué à améliorer la qualité de vie quotidienne des populations concernées mais a également posé les bases d’une santé publique renforcée, comme en témoigne la baisse significative de la prévalence du paludisme et des maladies diarrhéiques.
Au-delà de ces succès quantitatifs, le projet a engendré un impact tangible sur l’infrastructure locale, avec la construction de stations de pompage, de latrines familiales, et de systèmes d’alimentation en eau potable.
De plus, la création de 500 emplois permanents grâce à ce projet a injecté une nouvelle dynamique dans l’économie locale, offrant des opportunités précieuses de travail et de développement des compétences au sein des populations locales. Ces emplois, engendrés par le besoin de maintenance et d’exploitation des nouvelles infrastructures, garantissent la pérennité des services d’eau et d’assainissement tout en stimulant l’économie locale.
Cependant, le parcours vers l’atteinte d’une couverture universelle en matière d’eau potable et d’assainissement est encore long et complexe. Les retards observés, notamment dans l’achèvement de la station de traitement des eaux usées à Ziguinchor, révèlent les obstacles logistiques et financiers inhérents à la mise en œuvre de projets d’infrastructure d’une telle ampleur. Ces difficultés mettent en lumière l’importance cruciale de la mobilisation des ressources, de la gestion efficace des projets et de la collaboration entre les différents acteurs et partenaires de développement. Malgré ces défis, les progrès réalisés témoignent de l’impact positif du projet sur la vie des citoyens et sur l’environnement, et rappellent la nécessité de poursuivre les efforts pour surmonter les obstacles restants.
À l’aube de la clôture du projet en décembre 2024, il reste à espérer que les leçons apprises et les succès obtenus serviront de modèle pour des initiatives similaires à travers l’Afrique et le monde, marquant ainsi un pas de plus vers un avenir où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement ne sera plus un luxe, mais un droit fondamental pour tous.
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