Les escroqueries financières en ligne continuent de prospérer en Afrique, où les cybercriminels déployant des tactiques ingénieuses réussissent à piéger un nombre croissant de victimes. Dans un rapport récemment publié par KnowBe4, une plateforme de sensibilisation à la sécurité et de simulation d’hameçonnage, il est souligné que l’Afrique est le théâtre d’un fléau grandissant de fraudes financières en ligne. Ce rapport, intitulé « 2023 Online Scams in Africa Report », se fonde sur une enquête réalisée en juin 2023 dans huit pays africains, à savoir le Maroc, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Botswana, le Nigeria, le Ghana, l’Égypte et l’île Maurice.

Les résultats de cette enquête sont sans équivoque. Près de 40 % des personnes interrogées ont avoué avoir été victimes d’au moins une escroquerie en ligne, tous types confondus. Cependant, ce sont les escroqueries financières qui se taillent la part du lion, avec 48 % des répondants admettant avoir été victimes de ce type de fraude. Les autres fraudes en ligne courantes englobent les faux investissements (30 %), les cryptomonnaies et les jetons non-fongibles (29 %), l’usurpation d’identité de marque (28 %), le vol d’informations (24 %), les achats en ligne (21 %) et les fausses offres d’emploi (21 %). Ce qui distingue ces escroqueries, c’est souvent leur aspect émotionnel, qui joue un rôle essentiel dans leur succès. Les méthodes utilisées par les escrocs pour attirer leurs victimes varient, mais le courrier électronique arrive en tête avec 24 % des cas, suivi des réseaux sociaux avec 19 %, des applications de messagerie instantanée telles que WhatsApp (10 %) et Telegram (8 %). 

Par ailleurs, le rapport met également en lumière le recours fréquent des escrocs à des techniques d’ingénierie sociale pour gagner la confiance de leurs victimes. Cela inclut la création de faux sites Web ressemblant à des sites légitimes, l’envoi de messages émotionnels, l’utilisation de profils de réseaux sociaux qui semblent authentiques, et une attention particulière portée à la grammaire et à l’orthographe. Étonnamment, 53 % des victimes interrogées estimaient que l’offre était légitime simplement parce que le site Web paraissait authentique.

Cependant, le simple fait d’avoir des solutions de cybersécurité telles que des pare-feux et des logiciels anti-malwares ne suffit pas à protéger les internautes contre ces escroqueries en ligne. En effet, ces outils ne tiennent pas compte des émotions et de l’état d’esprit des personnes ciblées par les escrocs. Une simple erreur commise par une personne fatiguée ou distraite peut mettre en péril sa sécurité en ligne. Selon le rapport, 43 % des victimes étaient distraites et multitâches lorsqu’elles sont tombées dans le piège de l’arnaque. 

Il est manifeste que les escroqueries financières en ligne constituent un problème majeur en Afrique, et il est impératif d’adopter une approche multifacette pour lutter contre cette menace grandissante. Tout d’abord, une sensibilisation accrue à la sécurité en ligne est nécessaire. Les utilisateurs d’Internet doivent être éduqués sur les différents types d’escroqueries en ligne, sur les signaux d’alerte à surveiller et sur les mesures à prendre pour protéger leurs données personnelles et financières. De plus, les gouvernements et les entreprises doivent collaborer pour renforcer les lois et les réglementations liées à la cybercriminalité, et pour mettre en place des mécanismes de signalement et de répression plus efficaces. Cela permettrait de dissuader les escrocs et de garantir que les victimes potentielles disposent d’une voie de recours.

L’essor alarmant de l’escroquerie financière en ligne en Afrique est une réalité préoccupante et les chiffres révélés par le rapport « 2023 Online Scams in Africa » ne font que confirmer l’ampleur du problème. C’est pourquoi, la protection de notre société numérique dépend de notre capacité collective à rester vigilants, informés et résilients face à ces escroqueries financières en ligne de plus en plus sophistiquées.

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